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Writer's pictureMohamed Zinelabidine

"De la Culture, dites-vous!"

L'art a souvent porté l'utopie des rêveurs, la chimère des volontés ardentes et acharnées au bout des valeurs aubaines...

Vous qui comme moi pensez que la culture est une hauteur d'esprit, une élévation du sens, une exclamation philosophique, rendues par les lettres, les arts et les humanités, ce moment précis m'inspire Utrillo, cet exilé spirituel, peintre français du début du XXè.s. Il aurait dessiné le rêve avec l’ardeur qu’éprouve en moi l’artiste vrai, l’humaniste horrifié...L'art a souvent porté l'utopie des rêveurs, la chimère des volontés ardentes et acharnées au bout des valeurs aubaines. Contre toutes sortes d’exaction, contre barbarie, égoïsme et futilité, j’ai à l’esprit des peintures de Picasso, défigurant ses propres créatures, témoins de sa solitude et des effets de la guerre (1914-1918).


Picasso rend compte de l’amertume, dans ce contexte de non-vie, éprouvant pour l’humanité, à sonner l’impossible, l’invivable, l’inqualifiable perpétré par l’Homme contre l’Homme. J’en entends frémir Adam (1803-1856), ce compositeur peu connu et ô combien talentueux, interprétant son ouverture « Si j’étais roi ». Un son paisible, faisant régner ordre, volupté et grandeur. Comme quoi l’art est voltige, sublimation et transcendance. Or la politique devient aujourd'hui, plutôt qu’hymne à l’émoi, jeu d'intérêt et sauvagerie. C'est alors que la vie perd tout sens de vie et la raison bascule, rendant le faux des uns vertus et réjouissances des autres.


Triste sort de celui qui, à tort, croit avoir raison. Quand du silence des voies désertes où l’on craint le pire, sous le sillage de ce qui investit la vie, s’illustre un tableau de Chagall pour que retentisse l’amour, enjolivé par Max Ernst dans « Une semaine de bonté ». Il reproduit des mains se tendant les unes vers les autres, jusqu’à l’horizon, où se perd la vue…mais jamais l'envie. J’entrevois Miro, ce peintre dont René Char disait qu’il est le semeur d’indemnités et d’étincelles. Hélas, le monde est lassé…laissé pour compte... l’espoir aussi.


Nous sommes bien loin de la « Valse de l’Empereur » orchestrée par Chopin. On se croirait sur une marche, celle d’un Strauss, lorsque ce dernier daignera supplanter à sa marche de Radetzky, une marche indigne de ce présent. Geneviève Clancy, dans son "Cahier de la nuit", entoure de cette imagination l’esthétique de la violence dans " Enfant, Lumière, Guerre et Arrogance". Un poème qui traverse de nuit la guerre et les lumières d’un jardin d'enfant. Ou encore un Louis Massignon méditant sur un monde impolitique qui perd de son sens et de son esprit, au profit des enjeux, intérêts criards et notoires...Il invoque la passion, le sentiment et le métalangage pour se frayer ce chemin difficile de la vérité...: "Il pleurait, et je pleurais, écrira-t-il, jusqu'à la venue de l'aube. Puis Il m'a demandé, de nous deux, dis, qui est l’amant ?" Quels beaux témoignages d'une autre culture !

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