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Writer's pictureMohamed Zinelabidine

L’IMPENSÉ POLITIQUE

Pour une Nouvelle Herméneutique de l’Anthropologie Sociale et Culturelle du XXè.s.

Ouvrage de Mohamed ZINELABIDINE,


Edition SOTUMEDIAS.


Synthèse des conférences données à l’Université Paris 8-Vincennes- France (1993), York University Toronto- Canada (1997), Université de Trieste – Italie (1997), North Carolina State University-USA (1999), National Taipei University- Taiwan (2001), Bibliothèque de Rabat-Maroc (2010), Université Paris I- Panthéon Sorbonne- France (2011-2014), Fondation des Savoirs- Stuttgart- Allemagne (2012)


Pour introduction, l’auteur écrit;


«Nous tenterons ici le trivium de « L’Impensé », de « L’Hypothésis » et de « L’Epître » comme démarche d’un esprit pluriel. Quant à l’hypothésis de cet ouvrage, ce serait une idée peu abordée dans l’analyse et le raisonnement géopolitiques. La puissance de la culture en tant qu’émanation d’une nouvelle anthropologie du social et du politique du XXè.s.


J’ordonne cela entre parenthèses et hypothèse (hypothésis en latin emprunté au grec hupothesis) pour vérifier le lien émotionnel à la communion esthétique comme lieu de transversalité et de récurrence entre opposition et glissement culturels, au miroir du rapport politique des mondes musulman et occidental. Cet « Impensé », ou pure impression, imperceptible et impensable, sans être absurde, comme moment de la perception, selon Maurice Merleau-Ponty. Une certaine manière à l’impenseur que je suis d’être confronté, heurté à l’inadmissible, à l’impensable, selon André Gide.


Une autre manière d’aller croiser Santiago Espinosa, entre impensé, être et paraître pour intégrer l’irrationnel et le non-philosophique au profit d’un « Raisonner » autre et autrement de la géopolitique. Alors que l’approche idéologique tend vers le choc et l’affront des deux mondes, autant valoir l’impératif d’une nouvelle herméneutique compréhensive, en dehors des logiques de la domination, d’une part, et de la rébellion, de l’autre. L’Hypothésis, argument selon le mot grec « épochè » qui signifie justement cette mise entre parenthèses pour suspendre momentanément le jugement, allusion faite au philosophe allemand Edmond Husserl, pour désigner le processus de signifier, de saisir le sens des choses en suspendant ce qu’il y a ailleurs.


Et au moyen d’« Epîtres », il y a lieu de plaider ici la culture comme levier d’interprétation politique, y compris par le style, la forme, le particularisme, le cours d’une histoire commune à éclairer, à clarifier. L’Impensé politique, comment y installer une vision dynamique ? Comment rétablir la culture comprise comme lien émotionnel d’un monde mal entendu pour ce qu’il est, abstraction faite des impératifs qui lui sont imposés ? Modernité et postmodernité comprises, cette hypothèse voudrait vérifier la culture comme lien social pour un nouvel esprit anthropologique où la géopolitique ne serait plus une contrariété ou une discorde, mais un lien et une reconnaissance entre cultures diverses et distinctes.


J’y aborde par la supposition, la conjecture, le postulat ce que l’imaginaire anticipe sur la connaissance pour expliquer, voir ou prévoir comme réalisation d’un fait pour en déduire des conséquences. Une manière d’ébranler une hypothèse, pour paraphraser Diderot, et la conditionner pour aller loin dans ce qu’elle peut supporter. Pour ce, admettre un renversement épistémologique où cette même culture deviendra un privilège au profit du symbolique et de l’imaginaire envers l’idéologie verticale dominante. Une conjecture au sceau vérifiable d’idées qui interpellent l’humanitéautant que l’humanisme pour mieux les servir et les construire plutôt que de les livrer irrémédiablement aux jeux serviles de l’intérêt suprême des devoirs de l’Etat.


Edward Saïd, lors de la parution de « L’Orientalisme », s’est prémuni de ses critiques regrettant que son ouvrage soit d’un traitement presque « sentimental ». Il leur a rétorqué qu’il assumait ce livre partisan, et non une machine théorique, où il aurait tenté de préserver dans son analyse de l’orientalisme un mélange de cohérence et d’incohérence. Ce jeu, qui ne peut être rendu qu’en se réservant le droit de s’ouvrir à l’émotion, le droit d’être touché, irrité, surpris, et parfois ravi, selon lui.Il en sera ainsi de cet ouvrage comme ailleurs de mes écrits, des lettres choisies qui parlent au cœur comme à l’esprit.»

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